5 astuces pour devenir un bon chineur

Nous sommes de plus en plus nombreux à chercher des objets uniques et chargés d’histoire dans les brocante, vide-greniers et salles de ventes.  Avant de réussir à dénicher de beaux trésors, il faut exercer son œil en fréquentant assidûment les vide-greniers et les brocantes. Et surtout se lever tôt puisque les meilleures affaires partent les premières… Voici quelques conseils pour ne pas vous faire avoir.

1 – Tout ce qui brille n’est pas argent

C’est même d’ailleurs le contraire. Pour reconnaître les vraies pièces d’argenterie, scrutez le noir. En effet, l’argent est le seul métal à oxyder. Une très mince couche noire recouvre souvent les parties les plus exposées à l’air. Méfiez-vous du métal argenté, beaucoup moins onéreux. La couche d’argent qui recouvre les pièces de ce type est si fine qu’elle s’use régulièrement jusqu’à disparaître à certains endroits. Cela laisse entrevoir le métal dont l’objet est réellement constitué. Si vous avez un doute, cherchez les poinçons, ces marques officielles. Si vous ne devez en connaître qu’un, c’est la tête de Minerve, poinçon utilisé en France depuis 1838 pour les pièces en argent massif.

2 – Faïence et porcelaine sans contrefaçon

Les objets en porcelaine et faïence sont recherchés par les collectionneurs. Plus fine et plus délicate que la faïence, la porcelaine est très prisée surtout quand elle est ancienne. Pour savoir si c’est le cas, vous devez avant tout repérer ses défauts qui sont étrangement un gage d’authenticité. En effet, une pièce datant du XVIIIe siècle présente quelques ratés qui seront par la suite évités grâce à une plus grande maîtrise du procédé de cuisson. Ainsi, même sur des pièces provenant de manufactures prestigieuses comme celle de Sèvres, on peut apercevoir des fêles et fentes de cuisson ainsi que des impuretés et taches sombres dans la pâte. Quant au décor, il doit être manuel et de grande qualité. Une manière de distinguer un décor manuel est de toucher la pièce. Il ne doit pas être lisse et régulier. On peut sentit les coups de pinceaux.

De même une faïence ancienne se reconnaît à ses imperfections. L’émail doit posséder une certaine irrégularité. En retournant l’objet, il est possible de trouver la trace de pernettes, des supports utilisés pour stabiliser la pièce lors de sa cuisson. Enfin, méfiez-vous de manière générale des mentions « peint à la main ». Elles ne se retrouvent que sur des copies de pièces anciennes. Au XVIIIe siècle, tout était peint à la main donc on ne le précisait pas…

3 – Cristal et faux Gallé

Un service de verres en cristal est bien plus recherché qu’un service en verre. Le cristal est plus lourd que le verre et il sonne différemment, de manière plus claire et plus longtemps. Les grandes manufactures spécialistes de ce matériau sont Sèvres, Saint-Louis et Baccarat. la plupart marquent leurs pièces au revers, ce qui constitue un bon indice pour les chineurs. Sachez enfin qu’un service de verres doit être complet pour avoir de la valeur.

Autres objets en verre très appréciés des collectionneurs : les vases et lampes du céramiste Émile Gallé. Les pièces réalisées par le maître sont les plus recherchées. Attention, beaucoup de copies circulent avec la signature Gallé : Ces dernières sont souvent plus minces, au niveau de la matière, que les originales ; leurs couleurs sont aussi plus fades.

4 – Une ombre au tableau

Trouver une toile de maître dans un vide-greniers est aussi improbable que de gagner à la loterie. Néanmoins, on peut faire de jolies découvertes picturales à condition de ne pas se laisser abuser par de simples reproductions mécaniques. Certains margoulins essayent aussi parfois de faire passer pour une huile sur toile ancienne une image sans valeur en lui ajoutant des craquelures fictives. Si ces altérations s’arrêtent en surface et ne pénètrent pas la couche picturale, vous pouvez être sûrs qu’elles sont fausses.

Quant aux estampes numérotées, leur valeur dépend du tirage, de sa date, de ses variations, de l’identité de l’artiste et leur état. La mention « EA » en bas à droite ou gauche de l’estampille signifie épreuve d’artiste. Elles sont plus recherchées que les estampes classiques. C’est encore mieux quand elles comportent deux signatures de l’artiste, une sur le dessin et une sur la feuille dans la marge. Sachez par ailleurs que le revers d’une toile peut vous en apprendre beaucoup sur le tableau que vous convoitez. Observez notamment les fibres de la toile. Si le tissu est ancien, elles ont en chanvre ou lin, plus rarement en coton. Les toiles modernes, elles, présentent une fibre fine, régulière et serrée. Le châssis peut lui aussi comporter de précieuses informations : le cachet du fabricant ou du collectionneur, les marques de dépôt, d’expositions, la date de la création de l’œuvre…

5 – Mobilier de style ou d’époque ?

Comment déterminer si une pièce est véritablement ancienne ou authentique ? Les meubles d’époque ont été fabriqués au cours de la période à laquelle ils font référence. Il existe par ailleurs de nombreuses copies, dites de style, qui s’inspirent de modèles du XVIIIe siècle. Elles ont beaucoup moins de valeur marchande. Plusieurs indices peuvent vous aider à faire la différence, le placage notamment. On peut aussi reconnaître un meuble d’époque à la complexité de la marqueterie, à la finesse de ses ornements mais aussi à son montage. Au XVIIIe siècle, on n’utilisait pas de colle pour assembler les meubles mais des chevilles… Jetez aussi un œil au plateau de marbre présent sur certaines commodes, tables ou consoles. L’épaisseur et la rugosité sont un gage d’ancienneté.